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« Elle est belle votre cicatrice. » Non, non et NON. Une cicatrice n'est pas belle. Une fleur est belle. Des jambes sont belles. Une perle, une pierre sont belles. Une pensée peut être belle, une attention aussi, un paysage, un coucher de soleil, une simple journée, mais pas une cicatrice. Une cicatrice peut sembler fine, nette, plate, mais pas belle. Ce n'est pas quelque chose qu'on met dans un vase puis qu'on hume, qu'on admire et qu'on regarde s'épanouir. Une cicatrice ça défigure. Sauf que celle-là n'est pas sur le visage. Alors on dit quoi ? Elle dénature ? Elle balafre ? Elle dé-je-ne-sais-quoi ? Ne dites jamais à une femme balafrée que sa crevasse qui rature la peau est belle. La première empreinte est la preuve de la naissance : le nombril. Puis au fil des années, des accidents, des maux, les balafres se multiplient sur tout le corps. Ces marques qui souffrent, qui s'incrustent, qui nous éprouvent, qui interrogent. Toutes ces cicatrices pourraient nous transformer en pantin. Mais non, encore NON. Il reste la tête, Alouette, pour écrire, décrire ses souffrances et ses souvenirs. Anne-Natacha Bouillon, journaliste de profession, écrit chaque jour ses ressentis, ses douleurs et bonheurs. Elle pose aussi un regard aiguisé sur la société, une société qu'elle incise dans des chroniques « humeur-istiques », toujours tranchantes, jamais méchantes. Elle livre ici ses difficultés mais aussi anecdotes, après plusieurs opérations qui ont balafré son corps.