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.Le départ. Le Tage. Lisbonne. La ville. Les oeuvres catholiques. L'église de Saint- Roch. Le cloître de Bélem. La Casa Pia. La navigation. Un mineur qu'on voudrait détrousser. Le steamer le Niger. Ses dimensions. Les passagers.Ce n'est pas sans émotion que le voyageur au long cours quitte le sol natal. Les parents, les amis se présentent à son esprit et semblent vouloir le retenir; l'imagination accumule les difficultés, les périls, et s'efforce de l'arrêter. Puis la pensée de la Providence qui veille sur toutes ses créatures dissipe ce trouble d'un moment.C'est dans ces sentiments que le mai , à dix heures du matin, je quittai Bordeaux pour descendre la Gironde et rejoindre à son embouchure le Niger, steamer de la Compagnie des Messageries maritimes, qui devait me porter au Brésil.Trois jours de navigation nous firent franchir les côtes de France et d'Espagne, et dans la nuit du mai notre navire jetait l'ancre dans le Tage, en face de Lisbonne, en Portugal. Type de Paysanne portugaise.Cette ville de , habitants, vue du port, ressemble un peu à Gênes. Elle est construite en partie sur plusieurs collines que les voitures ont de la peine à escalader. Après les formalités de la santé et de la douane, je prends terre et me rends à Saint-Louis des Français. Chemin faisant, je rencontre de nombreux tramways traînés par des mules. Des paysans en costume pittoresque emmènent sur leurs mulets les denrées au marché; mais ce que je trouve de plus coquet, ce sont les vendeuses de poisson coiffées d'un gracieux chapeau de feutre surmonté d'une corbeille remplie de gros poissons. Elles courent pieds nus, les mains sur les hanches, se dandinant plus ou moins gracieusement, et poussant ces cris traînards qui sont la spécialité des poissardes de tous les pays. Le P. Miel, lazariste, me reçoit avec bonté, et me présente au comte d'Aljésur, Brésilien qui passe les hivers à Lisbonne, où il préside la conférence de Saint-Vincent de Paul, fondée en à Saint-Louis des Français.