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Oliver Twist, de son titre complet en anglais : Oliver Twist, or The Parish Boy's Progress (Oliver Twist ou Le Voyage de l'enfant de la paroisse), l'un des romans les plus universellement connus de Charles Dickens, a été publié en trente-deux feuilletons mensuels dans la revue Bentley's Miscellany, entre février 1837 et avril 1839, juin et octobre 1837 exceptés. L'histoire concerne un orphelin, Oliver Twist, soumis à des privations et des vexations dans l'hospice paroissial (workhouse) où il fut laissé à la suite de la mort de sa mère. Choisi par tirage au sort par ses camarades affamés, il ose demander une portion supplémentaire de gruau et il est alors placé chez un croque-mort, d'où il s'échappe pour prendre la route de Londres ; dès son arrivée, il rencontre l'un des personnages les plus célèbres de Dickens, The Artful Dodger — nom traduit par Rusé matois pour Alfred Gérardin en 1893 et Le Renard dans la collection PléiadeN 1 —, chef d'une bande de jeunes pickpockets. Naïvement confiant en son nouveau compagnon, il se laisse entraîner dans l'antre de son maître, le criminel Fagin. Oliver Twist s'inspire au moins en partie de l'histoire autobiographique de Robert Blincoe, publiée dans les années 1830 et très appréciée du public — même si subsiste un doute quant à son authenticité —, où l'auteur, orphelin élevé à la dure dans un hospice paroissial, est soumis à un labeur forcé et aux pires souffrances dans une manufacture de coton. Dickens s'est trouvé ulcéré par quelques commentaires l'accusant d'avoir glorifié le crime et, dans sa préface de la troisième édition parue en 1841, il se dissocie avec tact de la manière romanesque avec laquelle certains de ses confrères traitaient ce thème, en particulier Ainsworth, Bulwer-Lytton ou encore Charles Lever. De fait, il présente un tableau réaliste des sordides bas-fonds de la capitale anglaise et expose sans concession la cruauté à laquelle sont soumis les orphelins à l'époque victorienne. Oliver Twist est en effet l'un des premiers ouvrages à vocation sociale du xixe siècle, attirant l'attention du public sur nombre de maux contemporains, raillant l'hypocrisie des bien-pensants par le procédé d'une ironie sarcastique très sombre, mais faisant également appel à un pathétique appuyé pour décrire la misère ambiante et, comme le roman se termine bien, un sentimentalisme parfois jugé exagéré à l'égard, surtout, du héros de l'histoire. Le roman a fait l'objet de nombreuses adaptations, tant pour la scène qu'à l'écran, et de plusieurs comédies musicales, dont la plus appréciée reste Oliver!, de Lionel Bart, qui a connu un immense et durable succès dès sa première en 1960.