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En mars 1860, je venais d'accompagner de Naples à Nice, en qualité de médecin, le baron de la Rive, un ami de mon père, un second père pour moi. Le baron était riche et généreux; mais je m'étais fait un devoir de lui consacrer gratis les premières années de ma carrière médicale: il avait sauvé ma famille de plus d'un désastre, nous lui devions tout. Il se vit contraint d'accepter mon dévouement, et il l'accepta de bonne grâce, comme un grand coeur qu'il était. Atteint, deux ans auparavant, d'une maladie assez grave, il avait recouvré la santé en Italie; mais je lui conseillai d'attendre à Nice les vrais beaux jours de l'année pour s'exposer de nouveau au climat de Paris. Il suivait ma prescription; il s'établissait là pour deux mois encore et me rendait ma liberté, dont, au reste, la privation s'était peu fait sentir, grâce au commerce agréable de mon vieux ami et au charme du voyage. Ayant quelques intérêts à surveiller en Provence, une petite succession de famille à liquider pour le compte de mes parents, établis en Auvergne, je m'arrêtai à Toulon et j'y passai trois mois, durant lesquels se déroulèrent les événements intimes que je vais raconter.