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En cette fin d’après-midi du 5 juillet, comme tous les jours, je me suis appuyé contre son tronc lisse. Le contact avec son écorce encore chaude est comme celui d’un ami qui m’enlace. Le hêtre est grand et son houppier, squelette qui rassemble ses branches, s’ouvre à cette saison comme un parasol au feuillage cramoisi. Sa fraîcheur est apaisante. Le vent et les feuilles de l’arbre brassent un son unique qui m’emporte vers mon imaginaire, dans cet espace où tout ne fait plus qu’un. Au fond de mon cœur, je suis bien. C’est alors qu’une voix indescriptible et ferme me pose cette question : Pourquoi les carottes ne sont pas couleur du ciel ? Saisi, je me redresse, persuadé de voir quelqu’un. Mais il n’y a personne. Il y a toujours la mélodie que laisse planer l’air et qui s’accorde si bien avec les feuilles, pareille au rythme du va-et-vient des vagues sur le sable. Résolu, je ferme les yeux.