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Dans Poèmes au lit - ou cahier d’une alitée -, Myriam Pothin-Widemann porte un regard poétique sur le monde tout en s’inspirant, entre autres, de phénomènes sociétaux, culturels ou naturels dramatiques, avec par exemple, la poétisation du drame japonais. Elle s’inspire de la défaillance du corps et du sentiment d’abandon éprouvé par les malades et les démunis pour extraire une pointe de beauté et de sublime dans des situations inattendues. Ces 53 poèmes inédits ont été rédigés dans un dialogue incessant entre une alitée et un « tu » imaginaire, « souffle de vent, parfois déroutant ».Poèmes au lit (extrait) Les couleurs de l’aubeChaque matin, je redessine les couleurs de l’aubeAvec des syllabes de pluie et des étincelles sur sa robeJ’accroche des restes de lune ou des bouts de soleilDans les pochoirs des nuages ou les rayures d’abeilleD’un souffle de vent ondule la balançoire des espoirsSur les hautes branches sifflent les oiseaux broyeurs de noir Peuples innocentsNotre vie d’aujourd’hui s’illumine de lumières artificiellesCertains cachent leur argent dans des paradis artificielsMais les chemins du ciel n’ont pas de clochesDe ruisseaux d’or, ni de grandes poches Or Argent« Je marcherai sur vos tombesComme sur les feuilles mortes qui tombent »Ce printemps a pris les couleurs de la mortVoilant le soleil, brouillant ton âme qui dortAux Japonais qui pleurent à genoux dans la boueLe cœur noué dans ce monde de fousDemandera-t-on qui le premier à ouvert la boite de Pandore ?Marie Curie, tes découvertes valent de l’or EssaiJe voudrais peindre les beautés du monde sur de grandes toilesMais mes couleurs sont éparpillées,Le soleil s’est évaporé,Le bonheur a mis les voilesJe voudrais écrire,Écrire des mots d’amour,Décrire des lacs argentésMais Fukushima a exploséEt depuis mes rêves sont panachésJ’ai convoqué la luneDans une gorgée de miel en écoutant une chorale d’enfantsMais la lunePleurait de mélancolie sur notre monde désolant. Sur une aile de cigogneDans ce mois de désordreDe fatigue nostalgieDe chaos dans le mondeBeau et laid se marientL’espoir vit dans l’immonde Avec la lune rousse Je suis seule ce soir avec la lune rousseJe suis assise dans le noir, le silence à mes trousses Plaisir Ecrire est mon seul plaisirJe goûte à la source l’innocence des motsDans l’indécence de la lumière qui inonde mon dosJe me faufile dans un vase closPour faire éclore la multitude des mauxJe dessine sur une toile assassineL’esquisse de tes rivagesLa fausseté de ton visageLe galop meurtrier qui te ravageLa destruction qui bouleverse ton sillage Nuage RavageEt l’enfer sur Terre, ce n’est pas bonC’est comme regarder une mère avec des yeux de dragon.