Prix public : 14,00 €
Bois de peu de poids (hiver-printemps) poursuit le cheminement entrepris avec Bois de peu de poids (été-automne). Il s'agit de donner à lire le déroulement de la vie quotidienne, ou plutôt, le ressenti et les émotions liés à l'écoulement des jours. Comme dans un journal de bord, l'écriture semble s'imposer une contrainte. Les vers se succèdent en six strophes de 3-2-1-3-2-1, ordonnées-désordonnées, mimant une symétrie dont elles prennent plaisir à détruire la perspective, tout en la suggérant. Les slashs, eux, donnent aux poèmes un caractère continu-discontinu, le poème progressant par bonds et rebonds, arrêts brusques et reprises, accélérant la grammaire et l'instant. Si chaque texte paraît embrasser les lieux et le temps, leur succession relier autrefois à aujourd'hui, si l'amour et les vacances dévoilent une certaine légèreté, la mélancolie, l'inquiétude, l'angoisse ne sont jamais très loin. Après l'été, où le temps donnait l'impression de s'être arrêté, l'automne est venu avec ses jours sombres que l'hiver recouvrira de neige, dans ce deuxième tome, avant que le printemps ne ramène fleurs et fruits. C'est bien du thème lyrique de la fuite du temps dont il est ici question. Bois de peu de poids (hiver-printemps) développe ainsi une poétique du paradoxe, de la contradiction assumée. L'immédiateté de la vie est sans cesse hantée par le regret, qu'il soit passé ou à venir. La forme imperturbablement régulière recueille les soubresauts des émotions, en une manière de tranquillité in-tranquille. L'élégie douce ne cherche jamais à faire oublier combien l'avenir inquiète, le ciel bleu à effacer un horizon de nuages noirs. Car, comme l'a écrit Nolwenn Euzen sur son site Grande menuiserie, c'est « comme si le paysage autorisait de se dire un peu plus large en même temps que d'en ressentir l'ouverture ». Une véritable météo du cœur.