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D’un jour au lendemain un confinement implacable tronqua la liberté. Face à ce qui fut déclaré « état d’urgence sanitaire », et pour endiguer ce qui devenait le monstre noir de l’humanité, il y eut un enfermement par décret. Sans ménagement ni préavis.Le temps qui s’ouvrit alors perdit le moindre repère ordinaire.Chacun rivé au seuil fragile et perméable de la maison.Chacun rendu à la réalité de besoins fondamentaux qu’il convenait de satisfaire sans en devenir l’objet.Chacun privé d’espace et d’autonomie, privé de socialisation.La vie habituelle échappa à toute volonté individuelle.Il fallut se recentrer. Non dans une démarche égoïste, mais dans une obligation quasi éthique de faire corps.Avec la souffrance de tous.Avec ceux qui n’avaient d’autre alternative que de mettre leur vie au service des autres.Avec le collectif condamné à l’isolement généralisé.Il fallut composer. Puiser dans les ressources profondes et dans l’imaginaire pour dessiner la ligne horizon.Écrire sans retenueDe ce rapport de soi à soi, de soi à l’autre, d’une promiscuité sans échappatoire qui cristallisait en chacun la possibilité du mal est née cette réflexion sur la sauvagerie. Cette gangrène que seul un homme peut infliger à autrui.Écrirela violence infligée aussi à la naturela violence faite au grand corps social ou au petit corps privéviolence banalisée au corps intime et sexuési petit celui de la femme ou de l’enfantÉcrire l’absence d’espaceou l’espace d’un instant,un confinementune parenthèse de l’humanité.Parenthèse d’humanité ?Comment, ensuite, penser l’après. Y avait-il l’espoir d’un équilibre nouveau, celui d’une utopie de fraternité ?Sauver l’homme de lui-même, gageure plus vaste encorejusqu’au plus petit fragment de certitudecaresser l’écorceque le fragile lien d’humanité ne se brise