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«Les généralisations concernant Lovecraft sont risquées», prévenait E. Hoffmann Price, orientaliste et ami de l'écrivain de Providence.Il est ainsi devenu commun d'associer l'islamophobie à la pensée conservatrice à laquelle on rattache volontiers Lovecraft. Or Lovecraft n'est en rien islamophobe. Il n'est ni hostile à l'Islam ni méprisant de la culture arabo-musulmane. Bien au contraire. Pour lui et depuis toujours, l'Orient est une invitation au rêve, une porte d'entrée dans l'imaginaire et le matériau initial de sa littérature. Toujours, les rêves simples de l'enfant Lovecraft se compliquent d'arabesques, se parfument d'encens, se colorent à la lumière du soleil d'Allah, avant de devenir un répertoire de références dans lequel il puise tout au long de sa vie.Il en résulte pour beaucoup que la pensée de Lovecraft révèle ainsi son inconsistance, ce qui leur permet de séparer aisément l'artiste de l'homme et l'homme du penseur. Il y a pourtant à l'origine de ce constat une erreur épistémologique. La contradiction initiale n'en est pas une. Le paradoxe n'est qu'apparent.C'est ce que s'attache à démontrer ici l'historien Cédric Monget.Lovecraft, l'Arabe, l'horreur: au-delà de l'allitération naïve, le titre vaut plan ou peu s'en faut puisque cet essai aborde, tour à tour, la biographie de Lovecraft et notamment ses lectures d'enfance marquées par l'orientalisme alors à la mode; la fiction, à travers le personnage d'Abdul Alhazred auteur du fameux Necronomicon, épitomé de l'horreur lovecraftienne; la philosophie, qui joue dialectiquement de l'Arabe dans son altérité radicale et comme autre soi-même.Lovecraft et l'Orient, ou la quête inquiète des origines.