Prix public : 14,00 €
Jacky, jeune garçon durant la Grande Dépression au Kansas, porte le désespoir et la misère comme une seconde peau. L’univers ne lui a rien donné et Dieu Lui-même aurait presque pu le larguer avant même qu’il n’arrive sur les genoux de sa mère, Wilma et que son grand-père John MacDeramid ne lui souffle ses premières vapeurs de whisky dans les narines. Un Jardin de sable retrace le combat de Jacky dans les bas-fonds de l’humanité pour se libérer de son destin et remonter à la surface. Dans ce premier roman inédit en France, Earl Thompson (1931-1978) délivre l’impitoyable et le cruel, l’épouvantable et le sinistre. Ses personnages n’ont d’autre choix que de vaincre leur innocence pour survivre et portent la dépravation comme un voile sur leurs espoirs sauvages, espoir de partir, espoir d’une rédemption qu’ils ne pourront jamais qu’effleurer. Un roman gravé pour les laissés pour compte, les âmes médiocres à qui on ne tend jamais la main mais qu’Earl Thompson rassemble et embrasse, dans la brume nauséabonde du sordide et de l’impur. L’écriture ouvre les portes sur les noirceurs d’une famille où la réalité, brutale et implacable, s’enracine dans les viscères du lecteur et ne lâche plus. Jacky s’oppose à son destin encore et toujours dans un monde où la chance ne sourit jamais et où résister, c’est souffrir. En partie autobiographique, Un Jardin de sable fut publié en 1971 aux États-Unis mais n’aura jamais eu l’honneur de hurler sa rage ailleurs. Un nouvel obscur de la littérature américaine, celle, rouillée, où on se bat pour gratter la surface et retrouver les premiers éclats. C’est une oeuvre puissante et sombre, traversée de violences et de transgressions. C’est Steinbeck et Fante. C’est Bukowski et Zola. C’est de la dynamite et de la poésie. C’est la vie. Brutale, nauséabonde, fragile et magnifique.