Prix public : 16,00 €
C’est une flèche qui vibre, vole et s’envole encore. Vers un havre lointain où le miel se butine et s’embrasent les corps. L’amour est en fin de monde. Nagasaki : l’abeille y darde ses rayons. Fleur est offrande aux démentes lèvres. Infini l’essor, sans bride les ciels où s’aiguisent les promesses. Le cantique se scande à trois temps, quand l’haïku aux dix-sept pieds se prend pour un mille-pattes, tant sa hâte est grande à poser au zénith. L’amant ici est hors d’ailleurs, tamisant les sables, tout mystère dévoilé, forant la nue, digue submergée. Il sait qu’au-delà des fronts, en terre de nulle part, se tapit l’aimante, l’acmé... Mais le temps est un méchant. À l’efflorescence, succède, fatale, la fanaison. Rose au matin, pourpre à midi, vidée de sève en spirale déchue. Toute fleur bue, spasme dévoyé. Cris en terme, cristaux noirs voilant l’ardent obi. Et le barde dévalant en crise comitiale. Mais où m’est Kumiko, l’éternellement belle, noyée de flou, désir fou, ô ma halte délétère… ? Ci-gît l’orpailleur. A. B.