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Dans une de ses Satires (III, 30), le poète latin Perse affirme la possibilité de la connaissance de soi et de l'autre, de manière intime : te intus et in cute noui, « je te connais de l'intérieur et sous la peau ». Ce vers a été rendu célèbre par sa mise en exergue au livre I des Confessions de Jean-Jacques Rousseau. Pourtant, cette affirmation ne va pas de soi. L'intime est un concept marginal, imprécis, flou, qui subsume nombre de faits psychologiques, sociaux et littéraires, difficiles à cerner de manière précise et rigoureuse. S'il est une impulsion essentielle de toute créativité, c'est surtout dans la littérature que la « pulsion vers l'intime » se déploie le plus largement. Après un premier volume consacré aux Espaces de l'intime, ce second volume d'une série L'intime de l'Antiquité à nos jours aborde la question, inépuisable, des « Littératures intimes », selon l'expression de Sébastien Hubier. Peut-on dire, représenter, écrire ou partager l'intime ? La difficulté est double : dire ou écrire l'intime, c'est perdre la qualité d'intime ; mais le taire, c'est se condamner à ne pas le connaître, à ne pas le faire connaître. L'ouvrage, en croisant les regards de chercheurs spécialistes de psychanalyse, de littérature ou d'histoire, offre un ample panorama de la diversité et de la richesse extraordinaires des écritures à la première personne, à travers un parcours chronologique qui fait voyager le lecteur de l'Antiquité à nos jours à travers des correspondances, des mémoires, des autobiographies, des écrits du « for privé », des poèmes ou des récits en prose.