Prix public : 15,75 €
C’est qui ce Cyril Namiech ? Un cynique, un décalé, un farceur, un obsédé du cul et de la bite, un stripteaseur des mots, un faiseur d’images ? On dit qu’en exposant l’artiste s’expose, alors pourquoi pas l’écrivain en nous livrant sa prose ? En tout cas, ce gars-là connaît son monde : la Thaïlande en premier lieu et tout ce qui y vit, y survit et meurt ; la peinture, assurément (sûr qu’il a dû s’y frotter et s’entoiler lui-même), le football avec sa fantasmagorie et sa transversalité géographique, les coinstots bizarres où l’amour et les bahts coulent à flots sous les guirlandes de lumière. <br><br>Mais qu’importe le flacon, après tout, pourvu qu’on ait l’ivresse. L’ivresse du rire ici, en l’occurrence. Vous savez, ce rire qui glousse ou qui sort par bouffées quand on rit au-dedans de soi ! Le rire quand l’imbécile pudeur s’éclipse pour titiller nos fantasmes, quand le sexe est prétexte à faire tomber les masques pour y découvrir des pans de l’âme. L’âme qui flirte avec l’inconscience, le délire et la souffrance. Souffrance de l’esprit plus que celle du corps. Le rire quand les situations ubuesques, délirantes, parfois grinçantes et pas si surréalistes que ça finalement, sont servies par un style épuré, rythmé, musical, poétique.<br><br>La lecture de ces nouvelles a deux entrées, celle qui nous emporte guillerets et curieux, quelques heures durant, dans les méandres d’une imagination galopante et joueuse qui ose tous les possibles ; et celle qui nous offre une peinture grand-guignolesque d’un miroir aux alouettes où l’amour, en Thaïlande comme partout ailleurs, est une illusion et une déchirure.<br><br>Cyril Namiech a pris le parti d’en rire. Et de nous donner à rire. L’amour est trop sérieux pour le prendre au sérieux. Merci à lui pour cette joyeuse escapade siamoise. <br><br>Georges Mahembé