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Lacan, le mal-aimé des philosophesParce qu’il dérange, Lacan n’est pas encore tout à fait admis dans la cour des philosophes, alors que Freud y est largement intronisé. L’étude de son enseignement à l’université reste donc une tâche à accomplir. En bute à des résistances conservatrices, cette tâche peine à se mettre réellement en place. La façon dont est perçu aujourd’hui le nom de Lacan dans les milieux universitaires le démontre clairement : c’est une référence qui provoque les plaisanteries faciles, voire de l’agressivité, au mieux un sourire gêné. Mais osons croire que la philosophie aura tout à gagner dans ce dérangement.Lacan nous prévient : « Platon nous cache ce qu’il pense tout autant qu’il nous le révèle. » Au-delà de la première séduction, lire demande en effet une disponibilité particulière : la lecture suppose qu'on accepte de ne pas tout comprendre tout de suite. Plus que l’attente d'un sens, elle invite à la construction d’un sens. En définitive, la lecture est la production d'un nouveau livre intérieur en dialogue avec l'œuvre lue.Avec Lacan, l'allégorie de la caverne se révèle sous l’angle de la subversion, à l’image de son enseignement : il dérange. Il est celui qui cherche à nous tirer de force hors de la pensée unique, la caverne des temps modernes, éternelle prison du monde sensible. Au monde des idées de Platon, cet essai oppose celui de l’inconscient développé par Lacan, après Freud.Résumé du sommaireUne première partie est consacrée à un petit tour de rappel des quelques notions fondamentales indispensables : vérités, connaissance, croyance, philosophie, psychanalyse, essence du désir, …Viennent ensuite des interprétations freudiennes et lacaniennes de l’allégorie.La troisième partie nous fait entrer de pleins pieds dans le monde de Lacan. Plus précisément dans ses « trois mondes » : le réel, l’imaginaire, et le symbolique. Pour Lacan, « le réel, c’est ce qu’on ne connait pas ». D’où sa transposition en un « objet petit a », le pendant du monde sensible de Platon. Néanmoins, la sortie de la caverne les sépare : Platon prétend parvenir à connaitre le réel grâce à son monde des idées, Lacan n’a pas cette prétention, mais il en a d’autres… !Pour conclure : illusions et délire seraient-ils le propre de l’homme ?Trois annexes proposent des compléments, utiles au lecteur qui souhaite approfondir ses connaissances sur Platon et Lacan, en particulier sur ce qui les relient tous les deux à une vision du monde étonnamment proche en dépit des vingt-quatre siècles qui les séparent : 1. « La lecture du Banquet par Lacan », un grand classique depuis ses premiers séminaires de 1961 et 62.2. Des interprétations philosophiques « orthodoxes » de l’allégorie.3. Une cinquantaine de pages consacrées aux notes et renvois.