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Ah Q, paysan sans éducation ni occupation fixe, mène une existence précaire, hébergé dans le temple des dieux du village. C’est un trublion méprisé de tous et traité de tous les noms, capable au besoin de se traiter lui-même d’insecte pour se sortir d’une mauvaise passe, mais qui cherche noise à tout le monde à tout bout de champ, et se fait rosser en conséquence. Ce pauvre hère, méprisable et pitoyable, est pour Lu Xun l’occasion d’une satire double, d’une ironie cinglante. Ainsi Ah Q est, dans l’esprit de l’auteur, emblématique de la décadence du peuple chinois et de sa mentalité, à l’orée du XXe siècle, alors que l’Empire mandchou est proche de l’effondrement : prompt à s’attaquer au plus faible, il est veule devant les plus forts et les riches dont il accepte les coups sans broncher. L’autre objet de la satire est la Révolution de 1911 elle-même, dont les conséquences à terme avaient été une déception pour Lu Xun, et qu’il considérait comme un échec. Ne peut être révolutionnaire qui veut !