Prix public : 20,00 €
Chansons des troubadours en occitan médiéval, traduites en français, anglais et allemand et recréées au plus juste d'une interprétation vive et colorée par Troubadours art ensemble sous la direction de Gérard Zuchetto‘‘Interpréter les troubadours pose à tout chanteur d'aujourd'hui les incontournables questions de re-création et de création : Chanter ? Réciter ? Dire ? Jouer ? Improviser ? Avec ou sans instruments ? Quels instruments jouer et comment ?… sont parmi les interrogations pressantes qui interpellent les passionnés du répertoire du Trobar. A ces questions s’ajoutent, en dehors du parti-pris artistique, celles de la fiabilité des sources manuscrites et d’une ‘‘authenticité’’ qui reste à inventer.De 1071 à 1292, durant deux siècles, chaque génération a défendu le principe de ‘‘trouver’’ et d’œuvrer des chansons nouvelles avec des mélodies nouvelles, c’est à dire originales, et mis en avant la technique de chanter, écrire, inventer : maestria et nouveauté du trobar. Les poètes ont affirmé des courants d’idée et des choix esthétiques. Trobar e chantar sont les maîtres-mots qui devraient définir pour nous l’art et la manière d’interpréter les œuvres. Cet élan de fraîcheur, contenu dans chaque acte d’écrire, devrait éveiller chez nous curiosité et sensibilité. Nous ne pouvons rester impassibles devant ces grands chants qui nous interpellent dans chaque vers. Les interpréter avec la ‘‘voix blanche’’ de celui qui ne s’impliquerait pas dans le texte nous paraît être un non-sens. Le discret Bernart de Ventadorn recommandait à son jongleur Huguet : Mos cortes messatges, chantatz ma chanso volontiers ! ‘‘Mon courtois messager, chantez ma chanson volontiers !’’ C’est à dire : aisément, avec plaisir, de bon cœur, volontairement, comme il vous plaît ! Le sens de cette demande de Bernart ne peut nous échapper. C’est le caractère volontaire et déterminé d’une interprétation s’appuyant sur le sens du texte, et sur son contexte, qui devrait primer, avec la sonorité des mots, la souplesse de l’expression et la construction mélodique.Allons à la source ! Pour reprendre l'image de Giraut de Bornelh qui pouvait ‘‘composer’’ (aussi !) pour les porteuses d’eau. Se désaltérer et se rafraîchir, jouir et se délecter des mots et des sons, nous semble finalement la meilleure des façons de chanter le répertoire des troubadours.’’ Gerard Zuchetto