Prix public : 24,00 €
Les « documents d'exposition » de Bagdad mon amour étudient l'art moderne et contemporain irakien, après les pillages de musées et de sites archéologiques survenus en 2003, avec la Deuxième Guerre du Golfe. Une investigation post-traumatique qui tente de repenser les archives et collections historiques à travers le musée sans murs propre aux artistes – mais aussi aux bases de données d'Interpol ou des archéologues. En s'emparant d'outils tels que l'inventaire, l'étude des monuments et des documents, ces artistes en ressortent avec des œuvres inquiètes, mais prêtes à danser sur les ruines : des œuvres qui portent en elles aussi bien le musée fantôme de l'Irak que son musée réinventé.Comment Bagdad et l'Irak sont-ils passés de berceau de l'humanité, de par l'héritage mésopotamien, à tombeau de l'histoire ? Comment les artistes locaux et issus de la diaspora irakienne – mais aussi des artistes de tous horizons – s'engagent-ils sur les sentiers d'un territoire sinon effacé, du moins criblé d'espaces manquants ? Comment l'existentialisme de Bagdad ou ses musées perdus se conjuguent-ils au passé, au présent et au futur ? Bagdad mon amour explore ces questions à travers la photographie documentaire, l'installation, le film et autres dispositifs. Les textes réunis proposent un regard critique mais non désespéré sur l'esthétique de la catastrophe. Comme dans Hiroshima mon amour d'Alain Resnais, l'étincelle d'une rencontre rêvée transcende les pires désastres.