Prix public : 10,00 €
L'énigme reste entie`re. Pourquoi Richard décide-t-il d'abandonner si promptement le pouvoir ? « Tout est àvous » : d'un seul coup, comme ça. Quelle mouche l'a donc piqué ? Dans la pièce, tout est jeu de pou- voir, vilain jeu qui tourne vite au massacre. Les personnages passent leur temps à se laver les mains, au sens figuré. Imaginons-le sur sce`ne, au sens propre. Comme le nez de Pinocchio se rallonge a` chaque men- songe, toutes ces mains avides de pouvoir se souillent dès que l'ambi- tion enfle. Il faut donc passer son temps a` se laver les mains car la soif de pouvoir n'est efficace qu'insidieusement masque´e. Mais peut- on vraiment de´tourner les autres de nos volonte´s quand elles sont aussi impe´rieuses que la royaute´ ? Richard, lui, se lave les mains de`s le de´but : il a tue´ son oncle. Mais peu a` peu, sa soif de pouvoir s'estompe sous l'effet d'une fie`vre poe´tique. Ces mains ne se ta^chent plus car il se libe`re de l'addiction au pouvoir, perpe´tuellement lie´e au sang, pour pe´ne´trer un autre monde, fou, fe´e´rique, malade du verbe. Le pouvoir e´puise car il ne´cessite cette ablution fre´ne´tique qui asse`che les mains. La terre, le sang : c'est la soif des humains. De´livre´ par la musique, Richard peut alors s'e´vader vers l'autre monde, vers le ciel. Mais pour cela, il faut mourir : car tout est pourri au royaume du pouvoir. Dans un terrible bain de sang, la poe´sie nous tuera tous. Et si c'e´tait donc elle qui avait emporte´ Richard ?