Prix public : 14,00 €
Je ne me souviens toujours pas de son visage est un drame relatif à notre attachement, celui de la terre et de sa mémoire. Son épicentre est celui de la destruction par les narcotrafiquants mexicains, de tous les territoires symboliques et réels, notamment des villages éloignés des grandes centres urbains. La violence y est sans commune mesure, nous donnant à voir la dévastation du territoire mexicains sous forme d'hyperbole. Avec délicatesse, l'œuvre construit elle-même ses images bien qu'elle s'appuie sur un fait avéré, pour composer un tableau autonome de son origine : on ne voit jamais les clairement les coupables, et les victimes apparaissent sous forme de corps démantelées : une tête, un doigt… Le quotidien d'un village pratiquement vide, Mier, est complètement chamboulé lorsqu'une tête apparaît, littéralement, au bord d'une route, à titre d'avertissement. Elle parle mais ne se souvient plus de son âge. Elle est là depuis toujours dit-elle, cette tête. Elle est une preuve du crime organisé, et devient la protagoniste de ce drame de facture surréaliste qui rompt tous les codes de la vraisemblance. Dignité et solitude vont main dans la main. En réalité, il s'agit d'un fait avéré : le gouvernement mexicain a mis en place un programme, « Magical town », destiné à stimuler le tourisme dans ces lointaines villes fantômes.