Prix public : 14,00 €
Quatre personnages solitaires orchestrent un fait plutôt sordide : une urne funéraire, contenant les cendres d’un père, laissée un moment sur le trottoir par la famille, disparaît. Le voleur, qui pensait s’emparer d’un vase de valeur, s’en débarrasse en la jetant dans une benne à vêtements. Un agent d’entretien de l’entreprise de collecte, chargé de s’en défaire croit bien faire en dispersant les cendres du haut de son immeuble, pour offrir « une fin digne » au défunt. La famille en émoi recherche l’urne et placarde des affichettes. Le voleur et l’agent d’entretien finissent par lui remettre, chacun de leur côté, de « fausses » cendres, qui seront mêlées, puis dispersées, comme prévu, dans un vaste champ couvert de neige, horizon de tous les possibles, du renouvellement, de la continuité. Ce voyage inattendu fait affleurer à la surface les conflits familiaux, les attachements, la douleur silencieuse, et l’atavisme qui nous façonne. Ces minuscules vies sont ballotées par de petits échecs quotidiens, toujours en fuite sans savoir vraiment où ni pourquoi. « Sommes-nous autre chose que des cendres ? », se demande l’un d’eux – mais ils entendent désormais, tenir debout, prendre le risque d’exister.