Prix public : 14,00 €
Concerto pour l’accumulation s’apparente à un auto sacramental profane, s’il en est, et nous interroge sur comment faire pour se dépêtrer de soi-même. Une mite, un piranha, une hyène... des êtres humains qui ont aban- donné leur humanité pour se lover dans l’animalité et la dévoration. Ils conservent, accumulent, s’appro- prient tout et n’importe quoi, vivent dans l’excès. Les dramatis personæ sont autant de fragments qui en- semble forment une seule et même entité. La pièce est écrite depuis le mouvement, le rythme et la compo- sition animale. Avec le corps. Écrite pour des prédateurs. Les mots y ont l’odeur de la pauvreté mais ils ac- quièrent une visée transformatrice donnant toute son ampleur drama- tique à ce texte stratifié. Pour nous donner à voir cette accu- mulation matérielle, sentimentale et métaphysique qui nous construit et nous étouffe à la fois, l’autrice nous propose des variations poé- tiques qui creusent inlassablement leur propre néant, tel un forage, nous menant vers une béance bien connue et pourtant bien triste. C’est ainsi qu’elle nous invite à affleurer à la surface de nos prisons, qui ne sont que les strates d’une guerre vaine et inutile, pour laisser place au chant de l’amour, d’autrui et du monde.