Prix public : 10,00 €
Avant les événements le rendant tristement célèbre existait un Vercors possédant l'attrait de l'interdit, voire de l'aventure. A la fin des années vingt, Albert Marchon entreprend d'arpenter à pied ce fameux Vercors : «Je me répète ce nom qui me fait tant de promesses, où pourra chanter à son aise mon bâton. Forêts, pâturages, tout sera vert comme ce mot de Vercors dont la fin est une échappée de soleil par le vitrail d'une église paysanne après la pluie; un Dauphiné où ne pèsera plus l'angoisse des massifs géants...» Au programme de ce périple figurent Saint-Nizier, Lans, Villard-de-Lans, Corrençon, Le Pas de la Sambue, Herbouilly, Tourtres, Saint-Martin, Saint-Julien, La Chapelle, Lente, le col de Lachau, Vassieux, le tunnel de Rousset, une incursion vers Die et Crest avant Plan-de-Baix, la Gervanne, les gorges d'Omblèze, Chaffal, Léoncel, le Royans (Oriol, Saint-Jean, Pont, Sainte-Eulalie), les gorges de la Bourne, Choranche, le pont de la Goule Noire pour rejoindre Villard et Lans avant la descente vers Grenoble : «Tous ces noms avaient un goût de sauvage... J'aime de telles aubes pétries d'incertitude, qui sont la passe entre l'adieu à ce que l'on quitte et le salut à ce que l'on espérait.» Unité géographique pour un voyage sentimental où transparaît l'esprit des lieux et la nature narrés en poète : «Allons, voici une fois de plus mon plus beau jour... Le ciel vide, vierge de tout passé, aspire les forces de la terre; elles se hissent vers lui, les arbres s'allongent, longues sont les ombres sur les pentes. Des branches de sapins se mettent debout dans le soleil; soleil à peine, qui ose tout juste mouiller le haut de ces profils forestiers aux lignes pures, nettes, comme celles d'un temple en Arcadie.»