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Auprès du grand public, Jean-François de Bastide est certainement encore un auteur du siècle des Lumières (trop) peu connu. On lui doit cependant une courte fiction : La petite maison, dont le scénario galant et libertin pourrait en apparence se résumer comme suit : un homme (Trémicour) convie une femme qu’il désire (Mélite) à découvrir sa maison de plaisance, une catégorie de demeures que J. F. Blondel, architecte et ami de Bastide, définit en ces termes : On peut ranger dans la classe des maisons de Plaisance, celles ordinairement connues sous le nom de Petites Maisons (...). Ici les ordres d’Architecture délicats, les ornements de Sculpture les plus intéressants, les statues, les bas-reliefs, les trophées les plus élégants doivent briller dans les dehors ; la peinture, la dorure, les glaces dans les dedans ; les beautés du jardinage, l’effet séduisant des eaux, les berceaux de treillages naturels et artificiels ; enfin tout ce que peut offrir d’ingénieux le ciseau des plus habiles Artistes doit être employé dans les promenades de ces demeures consacrées au plaisir et à la liberté. Ainsi Mélite découvre-t-elle, pour son plus grand émerveillement, au cours de sa visite, cette petite maison de Trémicour, dont l’harmonie, la perfection, le luxe et la beauté témoignent merveilleusement du savoir-faire et de l’habilité des meilleurs artistes et artisans. Sans doute, dans l’histoire littéraire s’agit-il ici du premier texte où se trouvent concentrées une telle abondance, une telle description d’un intérieur. Et ce sont finalement ce raffinement, ce goût, ce luxe, qui s’avèrent être les premiers personnages de ce texte, du moins ceux par lesquels et grâce auxquels Mélite finit par céder aux avances de celui qui la convoite, comme si la suite de ces émerveillements esthétiques étaient à l’image même de l’ordonnancement délectable et gracieux des corps, des cœurs et des esprits.