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Feuille après feuille, nous les découvrons et la question grandit. Ces êtres évanescents sont-ils en train d’apparaître ou de disparaître ? De s’évanouir, s’évaporer, se volatiliser, ou s’épaissir, se fortifier, durcir et prendre ? Ils sont vivants, incontestablement. Sur ce point, la chaleur de leurs couleurs et le ryhtme de leurs animations sont formels. Pourtant, ils nous semblent hésitants, comme ballotés dans un flux et reflux continuels, occuper une sorte d’entre-deux, un point précis où d’un côté ils peuvent se diriger vers la liquéfaction, la dillution, la dissolution, et de l’autre vers l’affermissement, la consolidation et l’affirmation d’une épaisseur, d’un poids. Comme si ces êtres se tenaient là, en ce moment de suspension, entre systole et diastole : entre cette contraction du coeur grâce à laquelle le sang est envoyé vers les artères et le relâchement de ce même coeur au cours duquel celui-ci se remplit du sang qui lui revient. Point d’équilibre où le vivant persiste dans son être, se vide et se remplit, se donne à voir pour s’évanouir, et s’évanouit pour se donner à voir. Ah oui ! une dernière chose. Qu’on se le dise : Doki doki est une onomatopée japonaise qu’on utilise pour exprimer le son du coeur qui bat.