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Qui, de nos jours, contesterait que les symphonies de Beethoven, les concertos de Schumann et les sonates de Schubert sont des oeuvres musicales ? L'on découvre pourtant dans cet ouvrage que penser la musique en termes d'oeuvres ne va pas de soi et que l'oeuvre musicale est un concept qui doit se lire en termes historiques. Cette enquête sur les origines de notre "musée imaginaire des oeuvres musicales" retrace ainsi les développements esthétiques, musicaux, politiques et sociaux qui, à la fin du XVIIIe siècle, ont contribué à sa formation, puis à son institution. Pour répondre à l'inquiétude moderne sur la nature et les implications de la production d'oeuvres dans le champ musical, Lydia Goehr revendique un concept d'oeuvre ouvert, historique, immanent aux pratiques elles-mêmes. Il s'étend alors aux formes contemporaines de la musique désormais intégrées dans notre "musée", comme celles de John Cage, en rébellion contre l'oeuvre, et jusqu'aux genres tenus pour populaires, tel le jazz.