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Une fois passé le traumatisme causé par l'effondrement militaire de mai-juin 1940, les Français commencent à se ressaisir au cours de l'année 1941. Nombreux sont ceux qui, préoccupés par leur simple survie quotidienne, placent leur confiance dans la personne du maréchal Pétain. D'autres pourtant, encore relativement peu nombreux, considèrent qu'il est de leur devoir de résister à l'envahisseur. Le tout premier représentant de cette tendance sera le général de Gaulle qui lance depuis Londres, son appel à la résistance le 18 juin 1940 à la BBC. Peu de personnes sont à l'écoute ce jour-là, car en France c'est la débâcle militaire et l'exode des civils sur les routes. Il n'empêche que l'homme, habité par une formidable volonté politique, finira par s'imposer à tous, malgré les nombreuses rivalités affectant les diverses composantes de la France résistante. À cette époque, peu de gens peuvent imaginer l'extraordinaire destin que va connaître ce quasi inconnu, condamné à mort par l'État français qui le considère comme un renégat mais qui finira par incarner, à l'issue de la guerre, la légitimité politique de la France. Une seconde composante, et non des moindres, va voir le jour après que le IIIe Reich ait déclenché l'Opération Barbarossa d'invasion de l'Union soviétique le 22 juin 1941. Une nouvelle phase de la Seconde Guerre mondiale débute. Le Parti communiste français était jusqu'alors dans l'expectative quant à l'attitude à adopter vis-à-vis de l'occupant depuis la conclusion du pacte germano-soviétique signé le 23 août 1939 à Moscou par Molotov et Joachim von Ribbentrop. Barbarossa va constituer pour le Parti une véritable « libération ». Les choses étant claires, l'heure est dorénavant à l'action. En cela, le Parti des fusillés se révélera une organisation d'une redoutable efficacité. Ses militants, très disciplinés et parfaitement organisés, sont animés de la croyance et de la force morale que leur confère l'idéologie communiste. Cette force morale, assez comparable à la foi religieuse, les mènera souvent jusqu'au sacrifice de leur vie qu'ils soient simples militants ou responsables politiques. Cette montée des mouvements de résistance, ne doit pas faire oublier qu'allait se mener en France, une impitoyable guerre civile. Avec le talent qu'on lui connaît, Henri Amouroux, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, sait mieux que quiconque nous faire vivre ces événements tragiques.