Prix public : 39,00 €
Effacée de la scène culturelle pendant de longue décennies, et ce déjà du vivant de l’artiste, l’oeuvre de Kazimir Malewicz (1879-1935) a été découverte en Europe occidentale seulement à partir de la fin des années cinquante. Trois décennies plus tard, elle devient accessible au public russe. Son assimilation se fit graduellement à travers des filtres esthétiques, politiques, culturelles et autres. Mais à ce jour, l’extraordinaire potentiel de cette création eut à faire face à des filtres d’interprétations fantaisistes dont certains ont perduré ce jour. Dans ce texte sont abordés certains mythes fondamentaux de son interprétation tels les origines esthétiques de l’artiste (son rapport avec la langue d’origine), son rapport à la culture religieuse de son environnement russe et, avant tout, son intégration à l’art moderne européen auquel il appartient fondamentalement attaché. La lecture de ses formes suprématistes reste un sujet essentiel de sa création : au delà de ses nombreux écrits, elle conduit à une compréhension décisive de son message artistique. Au travers de ce texte, un certain nombre de préjugés anti-modernistes plastiques et culturels se trouvent ainsi questionnés. Avançant dans son interprétation de l’oeuvre de l’artiste, Andréi Nakov dévoile des strates inconnues de cette création qui s’avère de plus en plus fondamentale pour la compréhension de la modernité du XXe siècle.