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René Bazin a consigné de nombreuses notes, tout au long de sa vie, dans des carnets personnels. Dix de ses carnets manuscrits, intitulés « cahiers », couvrent la période de la guerre 14-18. L’ensemble de ces carnets, journal d’un civil pendant la Grande Guerre, n’avait jamais été publié à ce jour. Seuls quelques extraits étaient parus dans un ouvrage posthume sur René Bazin, réunis par son fils Nicolas, sous le titre Etapes de ma vie. Pendant la Guerre, René Bazin est également journaliste pour plusieurs quotidiens et périodiques, l’Echo de Paris, le Figaro, le Journal des Débats ou la Revue des Deux Mondes. L’écrivain écrira régulièrement des articles de presse et chroniques sur la Grande Guerre. Ses écrits concernent le front mais aussi la vie quotidienne, à l’arrière. Quand la guerre est déclarée en août 1914, l’écrivain a plus de 60 ans. Il dira d’ailleurs, dans l’avant-propos de son livre Récits du temps de la guerre écrit en 1915 : « La publication de ces récits, c’est un peu ma part de guerre. Ne pouvant me battre parmi les soldats, j’ai tâché du moins de soutenir les courages, de célébrer les actes d’héroïsme et la foi de nos armées, et de montrer la force d’une France unanime ».Dans ses notes manuscrites, René Bazin apporte son témoignage personnel, mais aussi son point de vue d’écrivain, de journaliste et de fervent catholique. Ces notes, qui ont une dimension documentaire, reflètent l’intérêt constant de l’écrivain pour les questions politiques, sociales et spirituelles. Ses écrits sur la Grande Guerre, qui se lisent dans le contexte historique de l’époque, sont vivants et émouvants. Il partage les épreuves et l’inquiétude profonde des Français, puisque ses deux fils et ses gendres sont mobilisés en août 1914. René Bazin y retrace des périodes de sa vie familiale, les correspondances et nouvelles qu’il reçoit du front, des extraits de presse de l’époque et restitue, au fil des jours, ses rencontres, ses échanges et observations parfois notées de manière discontinue et rapide sur le terrain. Il relate ses entretiens avec des hommes politiques, le président Raymond Poincaré et le ministre Delcassé, des chefs militaires, des intellectuels et des hommes d’Eglise. Il sera reçu plusieurs fois au Vatican, et en audience par le Pape. Fin diplomate dans les relations entre le Vatican et le gouvernement français, René Bazin sera d’ailleurs pressenti comme ambassadeur de la France auprès du Saint-Siège, sous le pontificat de Benoît XV.Ecrivain engagé, mais mesuré, il livre ses convictions patriotiques et religieuses de chrétien social, dans un contexte politique anticlérical, après la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, et l’exil des congrégations religieuses, expulsées de France.