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Il faut imaginer John Milton, entre cinquante et soixante ans, aveugle, retiré de la vie publique, reclus, dédiant son temps à la lecture, à l’étude et à l’écriture ; récitant à voix haute, probablement dans un cabinet sombre, ces quelques stances : La première désobéissance de l’homme et le fruit de cet arbre défendu, Dont le mortel goût apporta la mort dans le monde, et tous nos malheurs, Avec la perte d’Eden, jusqu’à ce qu’un homme plus grand nous rétablît et Reconquît le séjour bienheureux, chante, Muse céleste ! Sur le sommet secret D’Oreb et de Sinaï tu inspiras le berger qui le premier apprit à la race choisie Comment, dans le commencement, le ciel et la terre sortirent du chaos. Ou si la colline de Sion, le ruisseau de Siloë qui coulait rapidement près l’oracle De Dieu, le plaisent davantage, là j’invoque ton aide pour mon chant aventureux : Ce n’est pas d’un vol tempéré qu’il veut prendre l’essor au-dessus des Monts d’Aonie, tandis qu’il poursuit des choses qui n’ont encore été tentées Ni en prose ni en vers. (Traduction de François-René de Châteaubriand) … Ce manuscrit, le seul subsistant du labeur à l’origine du Paradis perdu, il y a presque cinq siècles, est un rescapé du temps. Il correspond au Livre I, dont le récit commence après la désobéissance de l’homme et son exclusion du Paradis. La raison ? Le Serpent bien sûr, ou plus exactement Satan, qui incite à la rébellion contre Dieu, entouré de ses légions d’anges bientôt déchus, condamnés à l’Enfer. Un lieu peuplé d’ombres, appelé le Chaos ; où Satan se réveille, confus, embrumé, exilé parmi les âmes perdues.