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Nokhoï est le monologue d'un chien. D'un chien pensant et errant qui suit les vicissitudes d'une vie nomade, dans la Mongolie profonde. Un chien qui observe, qui s'attarde aux situations, comme le ferait un vieux sage. Mais il est un viverrin, très conscient de la beauté rare de sa fourrure, du privilège qu'elle lui confère. Un peu vaniteux donc, assez égoïste, opportuniste. On dirait que Nokhoï se prend pour un philosophe réincarné. Il ratiocine, du latin ratiocinari : calculer, raisonnant avec une subtilité excessive, selon la définition. Il ratiocine sur tout et rien. Les faits et les méfaits de Staline – son idole –, les abus de ses maîtres, ou les simagrées des chamanes. D'un bout à l'autre de son récit, sa réflexion canine est implacable, d'autant qu'il est, Nokhoï, en viverrin à la fourrure dense et au minois masqué de noir, doté à s'y méprendre, des facultés d'un homme pensant et aussi de ses défauts.