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(Texte provisoire) « J'habite à mi-chemin entre la place de la République et la salle du Bataclan. Je suis sociologue au CNRS. Mes domaines de recherche sont la mémoire sociale et sa localisation. Le 13 novembre, je suis rentrée chez moi à 21 heures avec mon compagnon et mes enfants. À l'heure des tueries, ces derniers dormaient. Nous, les adultes, n'avons d'abord rien entendu. Puis le bruit assourdissant des sirènes. L'avalanche des coups de fil. Une nuit blanche. Et le jour d'après. Une nuit semblable à celle vécue par tous les habitants du quartier. À cet égard, rien de singulier. Rien probablement qui ne vaille la peine d'écrire. C'est sur l'après, lorsque l'Événement lui-même est "passé" que portent ces chroniques sociologiques du bas de chez moi. Pour la sociologue de la mémoire, tenir ces chroniques résulte d'un besoin de trouver un nouveau mode d'écriture. Pour l'habitante du XIe arrondissement, c'est un moyen de mettre à distance un environnement quotidien, parfois difficile à vivre depuis les attentats. Le regard d'une habitante sociologue ou d'une sociologue habitante sur ce que les commentateurs désignent désormais comme le "quartier du Bataclan". » Chargée de recherches au CNRS, affectée à l'Institut des sciences sociales du politique, Sarah Gensburger est spécialiste des sciences sociales de la mémoire et de l'histoire du Paris de l'Occupation. Elle a par ailleurs une activité régulière de diffusion de la recherche auprès d'un public non universitaire, par le biais de commissariat d'expositions notamment (Hôtel de Ville, Louvre, BETC). Elle est notamment l'auteure de Les « Justes de France » (Presses de Sciences Po, 2010), Images d'un pillage (Textuel, 2010), Des camps dans Paris (Fayard, 2003) et elle a dirigé C'étaient des enfants (Flammarion, 2012). Elle participe au projet REAT - « La réaction sociale aux attentats : sociographie, archives et mémoire », projet de recherche porté par Gérôme Truc et soutenu par le CNRS, dont l'objectif est de produire une sociographie fine des réactions suscitées dans la société française par les attentats de janvier et novembre 2015.