Prix public : 20,00 €
Préface de Paul-Armand Gette :
J’ai rencontré Cristina Essellebée en 2018, lors de la préparation de l’exposition Intimentissima, où elle trouva sa place parmi ces femmes artistes qui - après des millénaires de contraintes - nous offrent enfin ce regard féminin qui nous manquait tant. Je ne suis ni critique, ni historien d’art, mais un artiste comme elle et très touché qu’elle s’adresse à moi pour écrire cette préface. Je ne peux donc vous livrer que les réflexions et les émotions que son œuvre me procure.
Dès le titre "Miroir, Oh mon miroir", s’ouvre pour nous l’espace des reflets, de l’intimité, du regard non plus fortuit, mais partagé et pourquoi pas celui du monde de l’Alice si chère à Lewis Carroll.
Loin de s’arrêter là, Cristina nous entrouvre les portes du lieu secret de la toilette. Dans son reflet sur les chromes témoins de ses ablutions, elle nous offre son image inversée et fugitive. Elle fait disparaître l’interdit de voir la déesse nue - comme dans la mythologie, où Actéon perd la vie pour avoir surpris Artémis au bain - et lui substitue une discrète invitation à découvrir ce qu’elle veut bien nous donner à voir. Nous pouvons alors regarder sans crainte.
Plusieurs des grands thèmes de la peinture sont ainsi traités par l’artiste se prenant pour modèle, pour faire de nous, non plus des voyeurs intempestifs, mais les discrets contemplateurs du reflet de la femme au bain. Qu’elle soit remerciée pour les émotions que génèrent ses touchantes images.
Paul-Armand Gette - Paris, avril 2021
Né à Lyon en 1927, Paul-Armand Gette construit depuis toujours une œuvre singulière et prolixe à l’écart de toute tendance artistique. Son travail se déploie en une variété de médias comme la photographie, la sculpture, la peinture, la vidéo ou la littérature.