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Cet essai s’intéresse à l’ensemble des activités littéraires de Virginia Woolf. Autrice d’un Journal de 1915 à 1941, d’une abondante Correspondance, de plusieurs volumes de critique littéraire, active au sein de la Hogarth Press qu’elle fonde avec son mari, Leonard Woolf, en 1917, Virginia Woolf n’a que peu à voir avec la réputation de femme de lettres dépressive dont elle est affublée. Entourée de ses amis du Bloomsbury Group, elle accordait une place centrale aux échanges avec ceux qui allaient devenir des personnages centraux du modernisme britannique à l’instar de l’essayiste iconoclaste Lytton Strachey, du grand économiste Maynard Keynes, des peintres et critiques d’art Roger Fry, Clive Bell, Vanessa Bell, ou encore du poète T.S. Eliot.L’étude se consacre aux grands romans de Virginia Woolf. Nuit et Jour (1919) et Jacob’s Room (1922) sont présentés comme les premiers textes qui prennent la mesure du « romanesque » avant de déconstruire l’échafaudage narratif pour laisser souffler un vent vivifiant de nouveauté qui a pour fondement l’importance accordée au « moment », quoi qu’il puisse contenir, et à « la sensation » qui englobe le non-dit, les difficultés de l’interlocution entre les sexes, comme le rapport du sujet humain au monde et à autrui. L’approche des grands romans de la maturité de Mrs Dalloway (1925), La Promenade au phare (1927), Orlando (1928), The Waves (1931), Années (1937), jusqu’à Entre les actes (1941) s’élabore à partir de la phénoménologie et de la théorie du récit. Les rapports de Virginia Woolf à l’art, à la folie, à la corporéité, au féminisme, à la biographie, à l’Histoire et à ce qu’elle appelait d’une façon à la fois vague et parlante, « la vie », sont analysés afin de mettre en lumière la spécificité de l’écriture d’une romancière incomparable.