Prix public : 22,00 €
Apparu au cours des années 1960, le <i>giallo</i> constitue un « contre-récit » de l'Italie d'après-guerre. Se tenant à distance des formes de cinéma engagées de la période (les films de Francesco Rosi ou d'Elio Petri), le genre est hanté par divers refoulés (passé fasciste, terreur des « années de plomb », poids du dogme catholique), traduits dans le goût des cinéastes pour les atmosphères morbides et fantastiques. Nourri de formes culturelles populaires, le <i>giallo</i> est aussi un exemple unique de cinéma traversé de références à l'histoire de l'art, en particulier au maniérisme pictural du xvie siècle. Alliant violence et grandiloquence des scènes de meurtre à une recherche ornementaliste dans les images, dimension expérimentale des mises en scènes et des musiques, le <i>giallo</i> se distingue par une inventivité mise au service d'une vision angoissée et souvent dystopique de l'Italie moderne. Cet ouvrage, le premier en français consacré au genre, parcourt son histoire à partir d'un corpus d'une trentaine de films, des plus emblématiques (Mario Bava, Dario Argento, Lucio Fulci, Pupi Avati) aux moins connus (Paolo Cavara, Emilio P. Miraglia, Armando Crispino…)