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Pour des doctrines comme celles que nous exposons, une étude entreprise « de l’extérieur » ne serait d’aucun profit. Il ne s’agit pas d’histoire et il ne s’agit pas davantage de philologie ou de littérature, et il ne s’agit pas, non plus de philosophie. Toutes ces choses, en effet, font également partie de ce savoir que nous qualifions, de « profane » ou d’« extérieur », non par mépris, mais parce qu’il n’est que cela en réalité. Nous estimons n’avoir pas ici à nous préoccuper de plaire aux uns ou de déplaire aux autres. Ce n’est pas parce que la « science sacrée » a été odieusement caricaturée, dans l’Occident moderne, par des imposteurs plus ou moins conscients, qu’il faut s’abstenir d’en parler et paraître, sinon la nier, du moins l’ignorer. Bien au contraire, nous affirmons hautement, non seulement qu’elle existe, mais que c’est d’elle seule que nous entendons nous occuper. La croix, est un symbole qui, sous des formes diverses, se rencontre à peu près partout, et cela dès les époques les plus reculées. Elle est donc fort loin d'appartenir proprement et exclusivement au christianisme comme certains pourraient être tentés de le croire. Ce que nous avons essentiellement en vue, c'est le sens métaphysique, le premier et le plus important de tous, puisque c'est proprement le sens principiel. Tout le reste n'est qu'applications contingentes et plus ou moins secondaires, et, s'il nous arrive d'envisager certaines de ces applications, ce sera pour les rattacher à l'ordre métaphysique, car c'est là ce qui, à nos yeux, les rend valables et légitimes, conformément à la conception, si complètement oubliée du monde moderne, qui est celle des « sciences traditionnelles ». Maintenant, si l’on veut, toujours en ce qui concerne la considération de l’état humain, relier le point de vue individuel au point de vue métaphysique, comme on doit toujours le faire s’il s’agit de « science sacrée », et non pas seulement de savoir « profane », nous dirons ceci : la réalisation de l’être total peut s’accomplir à partir de n’importe quel état pris comme base et comme point de départ, en raison même de l’équivalence de tous les modes d’existence contingents au regard de l’Absolu. Elle peut donc s’accomplir à partir de l’état humain aussi bien que de tout autre, et même, comme nous l’avons déjà dit ailleurs, à partir de toute modalité de cet état, ce qui revient à dire qu’elle est notamment possible pour l’homme corporel et terrestre.