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Le temps, la montagne, le torrent : la vie s’y trouve comme en suspens, peu assurée de sa ligne de flottaison. Tout est soumis au flottement, à l’incertitude dans la certitude même de l’écoulement. La vie peine à s’y saisir, comme des pages que l’on tourne, dont on n’est pas sûr qu’elles forment un tout à nous-mêmes intelligible. Qui sait ce que nous sommes ? L’expérience de l’exil, des « non-lieux », du perpétuel déplacement intime, s’unit à celle du temps insaisissable. Occasion de méditer, par les moyens d’une poésie nourrie d’une longue tradition et de l’extrême sobriété de son langage, sur la distentio animi dont parlait Augustin : ce déploiement de l’âme qui est peut-être une dispersion, en tout cas un risque nécessaire, où la vie se trouve parce qu’elle se perd.