Prix public : 23,00 €
Le cinéma fascine l’auteur dès son enfance dans la Tunis des années cinquante où il découvre la porte monumentale de Rashomon, le film de Kurosawa. À quoi ouvrirait la porte d’entrée qu’est le cinéma, sinon à des interrogations aussi déroutantes que le film lui-même ? Celles-ci mènent l’auteur de Tunis à Paris, en Nouvelle-Calédonie, au Japon enfin, étrange et secret, à la poursuite de ce visage que le cinéma cherche dans les choses du monde. « Vous dites que vous ne comprenez rien à ce scénario, mais c’est le cœur humain lui-même qui reste incompréhensible », disait Kurosawa à ses collaborateurs. On arpente les images des lieux et les lieux des images dans les pas de Giacometti peignant le visage de Yanaihara, dans ceux d’Ozu rédigeant ses Carnets au plus près du rien qui l’attire : « Une notation peut paraître banale, en première lecture. Mais elle est reprise plus loin, répétée comme un rituel (“riz avec saumon au thé vert”) ; elle rebondit, caillou lancé sur l’eau, creuse son sillon. Parfois, s’enfonce très profond. Le texte, alors, écrit son auteur plutôt qu’il n’est écrit par lui. » Le Japon est le modèle de l’archipel des images. Ce n’est pas l’auteur qu’on y retrouve mais, par lui qui s’efface, d’autres auteurs, des lieux, des secrets, une douceur suspensive et rêveuse où s’étire l’ombre des questions.