EAN13
9791097497668
Éditeur
Conférence
Date de publication
5 novembre 2024
Collection
Collection Lettres d'Italie
Nombre de pages
464
Dimensions
22,5 x 16 x 1,8 cm
Poids
1 g
Langue
fre

La Nouvelle Démocratie Directe

Giuseppe Capograssi

Conférence

Prix public : 30,00 €

Le premier grand « problème » qui attire l’attention de Capograssi est celui de l’État sous sa forme moderne. Capograssi pense qu’il traverse une crise d’autorité d’une telle gravité qu’il doit être repensé dans ses fondements et dans ses fins. Les premiers textes politiques de Capograssi remontent à la décennie durant laquelle les conditions sociales et politiques italiennes évoluent favorablement à l’avènement du régime fasciste (La nouvelle démocratie directe est publiée en 1922, deux mois avant la « marche sur Rome »). Avec une remarquable clairvoyance, Capograssi y pressent les risques totalitaires et liberticides en germe dans la crise de l’État libéral. Confirmant ses intuitions, celle-ci éclate dans toute sa violence. La solution qu’il propose est double : d’un côté, l’État doit retrouver sa noble nature d’institution produite par l’homme et productrice d’humanité ; de l’autre, il doit réfréner ses prétentions agressives et totalisantes. Ce deux voies concourent à la reconnaissance unique de la vraie nature de l’État. Ne pas en reconnaître la fonction humanisatrice, en rabaisser la noblesse, équivaut en effet pour Capograssi à ouvrir la porte à sa dérive totalitaire ; trop lui enlever (lui refuser ce qui lui revient) signifie lui accorder une trop grande confiance pour ce qui ne peut ni ne doit relever de sa compétence (ce que nous appellerions aujourd’hui le « sociétal »). La nouvelle démocratie directe pense le problème de l’État non plus dans les termes stricts d’une philosophie politique, mais dans ceux du droit public : Capograssi y envisage les réformes à apporter au système constitutionnel afin de répondre aux transformations socio-­économiques qui, dès avant le premier conflit mondial, avaient compromis la stabilité et l’efficacité du gouvernement des démocraties de masse. En ce sens, le livre de Capograssi trouve aujourd’hui une résonance particulière, quand il entend décrire les « nouvelles autonomies sociales », le rôle du Parlement, de « l’universalité des citoyens », du « corps social » articulé dans ses « centres » (et la forme que prennent ceux-ci, organisations syndicales, etc.) et ses traductions locales, dans un rapport toujours à redéfinir avec le Gouvernement au sens technique du terme. Comme l’écrit l’auteur en des lignes qui n’ont rien perdu de leur actualité problématique, « la nouvelle phase vers laquelle s’achemine le droit constitutionnel tend à abolir ce dogme de la toute-puissance législative et exécutive du Parlement et à appeler à faire partie de l’État les intérêts, précisément, qui étaient auparavant purement et simplement l’objet de l’activité législative. Le véritable changement consiste essentiellement en ce que, tandis que les forces sociales et les forces locales se trouvaient, dans le droit écrit typique des constitutions, au sens propre le contenu et le sujet de l’activité législative de l’État, à l’inverse, dans la nouvelle disposition que le droit constitutionnel est en train de prendre, les forces sociales et locales s’affirment non plus comme le contenu et, pour ainsi dire, le voulu de l’activité législative, mais comme sujet et volonté directive de celle-ci ; au lieu d’être l’objet de l’acte de volonté du pouvoir parlementaire, elles tendent à exercer, soit seules soit avec les organes de l’État, cet acte de volonté dans lequel consiste la loi. »
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