Prix public : 15,00 €
Milan Dargent, nous l’avions quitté, l’année 2002, en pleine apnée dans les profondeurs du brouet des sorcières stoniennes, potion à fort goût de bouc, épicée de larsens. On le retrouve là secrétaire perpétuel de ce « club des caméléons » qu’il a fondé et où ne siègent que les tournants de sa vie, ne figurent que ses rendez-vous urgents, ses amitiés historiques. Ce recueil est en effet une boîte de petites madeleines, d’instants portraits, à savourer calmement, sans empressement ; il y a là le chien Youki, blanc et avalé un beau jour par une nappe de neige, Bill le poisson rouge, Théodore le petit pote black, le copain historique Bertrand Chavert, pour qui, un jour, il vola un cornichon en plastique, Tintin, Merckx, Lou Reed encore et toujours, Belmondo sans trêve ni patience, Philippe le branleur, Napoléon, Fred le punk. Et ces caméléons hérités de la BD Ric Hochet, secte de casse-cou en culottes courtes. Et même Isidore Ducasse, malade avec qui Milan Dargent randonne dans Paris. Quand on est « soixante-dix », on l’est jusqu’au bout : 1870, année destroy. Bilan du Milan nouveau : une enfilade de scènes émouvantes à souhait sur ce qui reste quand on a tout oublié. Et puis, qu’on se le dise, avoir comme petite madeleine proustienne un cornichon en plastique, c’est ça, le rock’n’roll.